Après de longues années passées sur les bancs d’école, nous ressentions le besoin d’appréhender la vie sous une autre réalité, plus concrète. Comme la culture latine nous a toujours attirées, nous avons décidé d’aller faire sa connaissance sur le terrain. Entre alfajores, matés, siestes, convivialité et accent aux tonalités chantantes, elle ne nous a pas déçu.
Concernant notre travail ici, nous participons toutes deux à une activité par jour, excepté le dimanche. Les possibilités de volontariat sont nombreuses, c’est pourquoi notre travail est plutôt varié. Nous nous rendons dans plusieurs quartiers différents afin d’animer des ateliers avec des enfants. Nous visitons également diverses prisons, celles des hommes, des mineurs ainsi que la prison des femmes. Lucie, qui s’intéresse particulièrement à l’art plastique et à la danse, accompagne plusieurs ateliers d’activités manuels et danse le flamenco à la prison des femmes. Quant à moi, je suis flûtiste, ce qui me permet d’enseigner un peu de musique et la partager afin de changer les idées des prisonniers. Même s’il a fallu le temps de prendre nos marques, nous nous sentons à présent à l’aise.
Nous avons également dû nous adapter à mener une vie plus religieuse. A peine arrivées, nous participions déjà à une retraite spirituelle et la semaine suivante à un pèlerinage. Nous faisons la prière avant les repas et nous sommes à présent incollables dans le registre des chants et louages à la vierge de Guadalupe.
Même si nous avons souvent du mal à trouver des idées de repas à cuisiner à nos nouveaux amis argentins, la vie en communauté est plutôt agréable. Nous apprécions la présence quasi constante d’au moins un étudiant ou une étudiante dans la salle à manger. Cela permet d’échanger sur nos journées au retour des activités en partageant, bien sûr, le fameux maté. En passant du temps avec des jeunes de notre âge, nous avons la chance d’en apprendre un peu plus sur une autre partie importante de la culture argentine, comme la cumbia, les expressions informelles ou encore les concerts de rock national. A chaque jour un nouveau fou rire et les découvertes s’enchaînent pour notre grand plaisir.
Un mystère restant pour nous irrésolu est le climat santafesino… Forcées de se plier à ses caprices, nous vivons quotidiennement entre le minishort et la combinaison de ski. Nous nous sommes malgré tout vite habituées à rester au repos durant les jours de pluie, où la tradition veut que nous cuisinions de bonnes tortas fritas.
Nous vous envoyions toutes nos bonnes ondes depuis ce pays bien paisible. Au plaisir de recroiser certains d’entre vous à la prochaine réunion de l’assemblée. Meilleures salutations,
Lucie et Léa